lundi 18 août 2014

Désarroi de notre petite abeille..(Dérives et conséquences.)


           Notre petite abeille se remémore souvent les paroles de sa lumineuse apparition. Elle voulait s'en imprégner, en saisir toute la portée. Elle ne cherche plus à visiter d'autres mondes. Elle comprit qu'elle était une abeille et qu'il lui fallait définir le sens profond de cet état.
Chaque espèce, chaque élément de la nature a ses propres règles et sa raison d'être. Le monde de la ruche est un univers en lui-même. SON monde ! où tout y est savamment orchestré. C'est à partir de cet état accepté que notre petite abeille pouvait s'accomplir. Visiter d'autres mondes ne l'aiderait pas. Chercher à transformer les règles naturelles qui font du monde de la ruche ce qu'il est, n'était pas non plus la solution et de toutes façons elle n'en avait pas les moyens. Ce ne serait qu'une déviance qui troublerait l'évolution naturelle et perturberait la si belle synchronisation de l'univers. Reste dans ses pensées la question dérangeante de sa propre évolution. Abeille, oui ! Mais au-delà de cet état, quel devenir, quel aboutissement serait le sien...? Si de vie en vie elle se doit de rester une abeille, comment imaginer ce que peut représenter l'aboutissement de son évolution...?
-C'est décourageant ! il faut donc se résigner à ne jamais changer d'état ! 
-Abeille je suis, abeille je resterai !!! S'écria-elle contrariée tout en s’apprêtant à gouter le nectar d'une pensée aux pétales de velours d'un joli violet sur laquelle elle s'était posée. Une voix la fit sursauter.
Pas si sûr !  Je me transforme bien, MOI !
Qui parle ? interrogea t-elle.
Juste au-dessus d'elle, sur une branche trop fatiguée pour se redresser, une étrange chose qui pour avancer ondulait, jubilait de l'effet produit par son intervention.
Comment ça ? Vous vous transformez ?
Oui ! s'écria toute fière la chenille. Je ne vais pas tarder à me transformer en papillon !
Pas possible ? toi en papillon ? 
Oui, mademoiselle l'abeille, je serai un de ces magnifiques papillons que tu croises et que tu envies pour leurs grâces et leurs beautés.
Une voix dessous ses pattes contribua à la décontenancer un peu plus.
Moi, aussi je me transforme, change mes couleurs, et je peux même créer de nouvelles plantes issues de ce que je suis, crut bon d'ajouter la jolie pensée sur laquelle notre petite abeille était posée.
Les yeux de notre petite abeille firent des allers et retours allant de la branche qui la surplombait, à ses pieds... Complètement interloquée elle ne savait que dire. Un sentiment d'infériorité et d'injustice l'envahit. Le visage défait, elle se mis à sangloter. Elle alla cacher son désarroi à l'ombre d'une feuille d'un vieux marronnier. Elle y resta longtemps, déprimant de ne trouver aucun sens à son existence. 
Le vieux marronnier ne put rester insensible à tant de peines. Sous les lézardes profondes de son écorce, la sève de vie le tira de son profond sommeil. Même ses plus vieilles branches noueuses, déformées par les marques du temps furent sensibles à cette bouffée de compassion. Son feuillage se mit à frémir. Le sursaut d'amour ainsi déployé attira l'attention de tout ce qui les entourait. Aussi loin que la brise put porter, la chaleur de ce chant d'amour rayonna. En écho revint le sifflement des oiseaux. Le vent lui-même de son souffle doux et chaud, tel un archet sur son violoncelle, fit vibrer mélodieusement les feuilles des arbres environnants. Le grondement du torrent se fit plus fort. Ce n'était plus un grondement violent mais l'expression d'une puissance aimante qui s'exprimait. Rien ne fut insensible. Tous et tout vibraient dans un élan de bonheur démultiplié par le même sentiment, le même ressenti. Une symphonie que seul le cœur peut orchestrer. Ils ne faisaient plus qu'UN !!! 
Ce chant ainsi unifié eut raison de l'amertume et de la tristesse de notre petite abeille. Elle commença par lever les yeux, écouta ce chant d'amour exprimant la vie. La vraie vie ! Son cœur se réchauffa. Une larme, mais cette fois une larme de bonheur, coula sur sa joue. Elle fut aveuglée par une lumière éblouissante. C'était sa lumière d'amour. La sienne ! qui se présentait à nouveau à elle.
-Faut-il que j'ameute tout l'univers pour que tu te secoues ?
-Es-tu aveugle au point de ne pas voir l'amour qui s'exprime autour de toi ?
-Cesse de larmoyer sur ton sort ! laisse ton cœur te guider et ce que tu cherches tu le trouveras !
-Penaude la petite abeille répondit du bout des lèvres; je me sens inutile !
La voix de sa lumineuse lumière se fit douce et rassurante 
-Si les fleurs existent c'est grâce à ton laborieux travail ! Si les arbres produisent des fruits c'est aussi grâce à toi. Sans toi bien des plantes et des fruits disparaîtraient. Tu fais partie de la chaîne de la vie et ton labeur est indispensable et même vitale.
La petite abeille se sentit ragaillardie. Ses yeux brillaient. D'un coup son sourire fut étouffé par une pensée. Ses sourcils se froncèrent.
-Tout est donc relié et chaque chose participe à l'évolution de la vie ?
-Absolument, petite abeille !
-Mais alors ! Quelle participation apportent ces êtres longilignes que j'ai côtoyés dans ce monde où le malaise ressenti est si pesant ?
-Les humains sont en bout de chaîne de cette solidarité indispensable pour que la vie subsiste sur cette planète petite abeille. Ils ont participé sous d'autres formes au développement de la vie. Ils ont derrières eux, un long parcours d'incarnations. Ils ont maintenant la liberté de choisir leur voie. Pour dépasser l'état d'humain il leurs est nécessaire d'être en conscience de ce qu'ils sont et d'où ils viennent. Cette conscience du chemin parcouru devrait leurs permettre de profiter de tout ce qui est mis à leurs dispositions. Cette liberté leur est offerte pour qu'ils puissent s'accomplir et dépasser l'état d'humain.
-Je ne comprends pas très bien. Cela veut dire qu'ils n'ont plus aucune responsabilités dans cette chaîne de la vie ?
-Uniquement le respect de tout ce qui est vie et la conscience qu'ils sont le fruit de cette immense chaîne de solidarités.
-Pourquoi ne rayonnent-ils pas la joie de vivre ? Ils peuvent s'enivrer du parfum des fleurs, gouter à tous les fruits, découvrir toutes les merveilles de la nature. Tout cela sans que rien ne leurs soit demandé en échange ? Moi petite abeille, j'ai l'obligation de participer à cette chaîne, sinon je détruirai toutes possibilités d'évolutions à tout élément qui détient la vie. Comment est-il possible qu'ils soient si malheureux, si triste...?
-C'était en effet la récompense qui leurs était proposée après ce si long périple d'évolutions, mais ils n'ont pas su le comprendre. Ils ont oublié qui ils sont et d'où ils viennent petite abeille ! Se sont tournés vers des mirages où la convoitise est maîtresse de leurs suffisances. Ils sont aveugles et ne suivent que leur égoïsme.

-Si ils sont en bout de chaine, ces êtres tourmentés ne peuvent donc plus évoluer ?

-Petite abeille comprends que toutes énergies peut évoluer. Toi tu fais partie de cette chaine de vie terrestre. Quand tu seras arrivée à maturité ton énergie aura suffisamment acquis de puissances pour passer à une étape plus adaptée pour te permettre de continuer ton évolution. Telle la chenille tu te transformeras. L'humain lui aussi, se doit de chercher à continuer son évolution. Cette évolution lui permettra de changer d'état mais aussi, tel l'oisillon devenu oiseaux quitte le nid, il quittera ce monde terrestre avec la liberté en conscience de choisir ce qu'il veut vivre. Cette dernière étape humaine est un moment charnière pour chaque énergie qui fait d'eux ce qu'ils sont. Un passage extrêmement complexe à franchir. C'est pour lui laisser la liberté d'évoluer en conscience que l'humain est détaché de cette chaîne de solidarité de la vie. Si il ne s'était pas détourné de sa voie, il serait un peu comme un jardinier. Comme une évidence et tout Naturellement il veillerait à faciliter la tâche de la nature avec amour et respect. Ils avaient la possibilité de s’entraider et par cette aide mutuelle, leur évolution individuelle en aurait été grandement facilitée. La voie de l'individualité génère l'égoïsme et nourrit les conflits. C'est le chemin qu'ils ont choisi. C'est pour cela qu'ils véhiculent un si grand mal-être. Tant que l'homme ne se tournera pas vers sa lumière intérieure, il continuera en boucles ses incarnations humaines. 
L'univers est le résultat de multiples évolutions énergétiques, petite abeille. Tout est apporté et orchestré pour que chaque énergie évolue dans le sens du bien-être et de l'évolution créatrice du Tout. Rien dans l'univers n'est sensé évoluer dans un esprit perturbateur ou destructeur. Il arrive pourtant que des énergies, tels des grains de sable bloquants un engrenage, viennent perturber l'ordre établi, mais elles finissent tous sans exception par être broyées, car rien ne peut s'opposer à la puissance énergétique de l'univers. C'est malheureusement le risque encouru par le choix actuel des humains.
Si la population humaine ne cesse de s'accroitre et risque un jour de ne plus avoir suffisamment de ressources pour survivre, c'est uniquement dû au chemin qu'ils empruntent. L'équilibre entre les nouvelles énergies arrivées à maturités pour tenter l'expérience humaine, et l'infime pourcentage d'humains qui ont compris comment s'accomplir et passer dans une autre dimension, est faussé. Le chemin que les humains ont choisi, les handicaps au plus au point. C'est actuellement du domaine de l'exploit quand un humain passe à une évolution supérieure. Il serait pourtant facile de maintenir cet équilibre. Il suffirait qu'ils s'entraident, se soutiennent et partagent leurs avancées personnelles. S’harmoniser avec la nature leurs permettraient de comprendre les origines de leur évolution. Ils en auraient été que plus respectueux, plus reconnaissant, plus aimant... L'énergie d'amour ainsi dégagé par tous, aurait monté en puissance et le passage à un autre type d'évolutions en aurait été facilité pour chacun d'eux.
L'évolution de la collectivité étant ce qu'elle est, il n'y a actuellement plus qu'une seule alternative. Celle du parcours individuel. Quitter la voie empruntée par cette société pour retrouver le chemin de la sagesse. Une voie individuelle difficile mais accessible. Un chemin qui demande beaucoup d'abnégations. Un chemin où l'on peut parfois rencontrer des âmes qui comme certains d'entre nous, avancent en marge, à contre courant. Et quand ils nous arrivent de croiser une autre de ces âmes, on mesure la difficulté de ce que peut représenter le manque de chaleur humaine pour se comprendre. Une chaleur humaine oubliée et qu'il nous faut retrouver. Réapprendre à franchir le gouffre profond que creuse l'indifférence de ce monde inconscient...   
Mais alors, moi petite abeille, que vais-je devenir ?
Tu es le produit de mon imaginaire petite abeille. L'imagination est sans limite. Elle contient bien des indices pour faire avancer les humains que nous sommes, l'humain que je suis...
C'est en cela que ton aide m'est précieuse. Je t'aime bien petite abeille et je te ferai longtemps voguer à mes côtés pour que nous puissions tous deux accomplir et parfaire l'évolution de l'esprit en embarquant sur le voilier insubmersible de notre cœur...
                                                     Nn.      
       
        
 
         


















 
              

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