samedi 31 janvier 2015

La geôlière...



Elle est là... Oh ! Elle coule tranquille sans faire de vagues. Bien présente elle veille.
Difficile, difficile de la décrire.
Comment imaginer ?
Ses bras vous enlacent et.... s'échappe l'éphémère de l'instant...
Comment l'expliquer...?
Les couleurs de la vie vous sourient. Cherchent à vous tenter, vous attirer...
Les tons sont pourtant recherchés. Elle y ajoute les saveurs, les odeurs. Les sourires, les yeux qui rêvent éveillés sans oser y croire. 
Sans oser y croire.... 
Même le temps d'un instant ne se l'accorde... Un violon sans corde, une chrysalide sans papillon. Un fruit sans saveur, un printemps sans bourgeon... A quoi bon...?  
Des plus vives aux plus colorées en passant par les plus lumineuses l'arc-en-ciel du bonheur vous offre ses teintes les plus chatoyantes. Allez comprendre ? Vous vous détournez, vous fuyez...

La geôlière est discrète. Sait rester dans l'ombre.

Dites-moi ! Dites-moi pourquoi vous n'osez...? Mille possibles vous sont offerts.
Chaque jour, chaque seconde où que vous tourniez la tête un air vous susurre une mélodie pour vous émerveiller. Mais... Non ! vous ne vous y arrêtez...

La geôlière n'est pas inquiète, vous êtes bien gardés...

Un oiseau passe, le gris des trottoirs s'efface. Vous avez juste oublié, oublié de lever les yeux, d'oser vous y attarder...
Le clapotis des larmes de la vie vous offre une symphonie mais vous restez sourd. Le cœur n'a plus votre faveur. Le cœur est lourd... Un palais sans saveur... L'esprit toujours ailleurs, cherche la maîtrise du temps, en oublie le précieux de l'instant... L'éphémère ne fait plus parti de sa partition. Un plagiat, une mascarade, un trublion.

La geôlière est installée, admire son oeuvre...

Être courbe le dos, cherche sa majesté sans la trouver. Le ciel est pourtant toujours là, la terre bien sous ses pieds, le cœur prêt à battre crescendo. Manque le souffle sucré du laisser-aller. Plus que respirer, le besoin de l'inspire et de l'expire pour exister...
Être souffre, étouffe, ne sait comment vous interpeller...
Juste dans l'intimité quelques notes accordées, pour ne pas oublier.
Un vague souvenir de saveurs suaves où l'innocence souriait à l'adolescence

La geôlière est vigilante, soumet son ennemi, maintient la pression.
La geôlière sait doser...

Parfois il suffit de peu. Le duvet blanc d'un oiseau qui virevolte et vient vous taquiner pour que le silence mélodieux de la vie s'impose, reprenne ses droits, éloigne le tumulte de la rue. Un baiser de l'éphémère qui vous émerveille. Un instant, un instant seulement, une éternité...

Parfois violent, l’œil congestionné, embrumé par l'alcool, qui vous fixe. Une mer d'un bleu limpide qui vous enveloppe. Il y a de la fierté, pas d'arrogances. L’œil de l'océan, l’œil qui a voyagé, vu tant de paysages. Une mer tranquille qui feint de s'agiter. Un regard de vérités. Le regard de celui qui sait... Je sais qu'il sait et il sait que je sais. Là aussi un moment d'éternité. Un instant hors du temps. C'est cet œil qui me donne l'espoir. J'y ai vu une lumière qu'il a accepté de partager. 

La geôlière s'inquiète, renforce son emprise, ne lâche pas prise.

J'ai passé mon chemin, laissant cet apôtre poursuivre le sien. Me suis arrêté, accroupi, dos au mur j'ai observé... Des ombres passent. Je cherche les visages. Gris est le teint. Presque noir... Malgré la pluie je me sens bien. Je cherche une lumière. Dans la flaque sous mes pieds, un rayon de soleil vient se refléter. Un clin d’œil de mes pères. Étrange sensation que de se sentir transparent. Invisible aux yeux des passants. Je ne me suis jamais senti aussi vivant. J'aime cette pluie qui arrose ma mémoire...
Il m'est arrivé par le passé d'avoir envie de m'arrêter. M'asseoir sur le bord du trottoir. Trop fatigué pour continuer. Jamais je l'ai fait... Aujourd'hui j'ai osé alors que rien ne m'y obligeait. 

La geôlière perd pied, ne sait comment me maintenir enchaîné...

Même ce mot revendiqué, ce mot liberté qui a fait tant de sang coulé, n'est plus, pour moi, d'actualité. La geôlière peut se dévoiler, décliner son identité: LA PEUR DE VIVRE ! Je m'en suis enfin libéré... Ces chaînes que je m'imposais pour satisfaire les convenances, le superficiel, ne font plus parties de mon univers... J'aime la vie ! Qui pourrait me le reprocher...?

Je tends la main pour assouvir une faim. L'espoir que quelques cœurs viennent s'y poser. Un sourire, une tristesse violentée pour enfanter de l'éphémère qui devient éternité. Le détail s'efface, la chaleur qui enveloppe, tout se dissout, reste le point d'orgue du silence. Qu'il est beau cet instant ! Fugace mais jamais ne s'efface. Tout comme le papillon venu me saluer venez vous y poser...
Vous, moi, le printemps de l'éveil ouvre son cœur. Tant, tant d'amour à partager. Ne rien attendre. Surtout ne pas espérer, ce serait ternir sa beauté.
Comment finir ? Juste un sourire complice, qui je suis sûr vous partagerez avec... délice. Une lumière vous fait lever les yeux. Oui ! là, là ! Je suis, nous sommes, le reste...? Peu importe... Exaltation, que ta joie nous emporte. Mène ta barque du plaisir de l'instant, sur les flots bleus de l'océan, de tous les cœurs aimants...................       
                                                 Nn. 

        


          
   

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