vendredi 27 mars 2015

L'errance... Ou le déni de soi...




Être heureux dans un environnement heureux... 
C'est le souhait de chaque individu sur cette terre.
Cela ne dépend pas d'une responsabilité contraignante, cela dépend uniquement de l'amour... L'amour ne connait pas la contrainte ! Il se partage naturellement !  

L'humain est bien conscient que la société ne lui apporte pas les conditions pour accéder au bonheur. 
Plus que cela, elle est un handicap à l'épanouissement du cœur.

Trop de personnes vivent dans le mal-être. Beaucoup trop... Il suffit d'être un peu attentif. Regarder autour de soi. Combien de tristesses derrière un sourire ou une joie simulée. Combien de désarrois se cachent derrières les comportements qui multiplient leurs activités pour ne pas penser. Hommes ou femmes trichent avec eux-mêmes pour ne pas voir la réalité d'une vie morne, sans saveur. Ils se leurrent pour ne pas faire face à une réalité qui ne leurs convient pas. Le cœur au bord des lèvres mais n'osent le laisser s'exprimer. N'osent  l'amour qui les étouffe pour satisfaire aux conventions... Peur du regard des autres. Un mental qui les incite à dissimuler ce qu'elles sont pour le paraître. L'image de soi qui se doit de ne pas montrer ses faiblesses... Un orgueil que le mental a su enraciner au plus profond de l'esprit, un orgueil qui dénature une réalité et interdit l'expression libre des ressentis... L'image créée est plus importante que l'expression du cœur...
A force de réprimer cet amour qui ne comprend pas pourquoi il ne peut s'exprimer, la joie de vivre s'étiole et finit par disparaître. Vient la tristesse incommensurable à laquelle s'ajoute la préoccupation de l'image que l'on se doit de montrer autour de soi... Comme si la tristesse ne suffisait pas en elle-même...?
Une société qui isole de plus en plus l'individu. Un manque d'affections ressenti qui est démultiplié par la solitude trop souvent présente.
Le manque de confiances en soi amène un manque de confiance en la vie. Le manque de confiances en la vie entretient le doute et le doute fait perdre la confiance en soi... Une boucle infernale sans cesse répétée...

Je ne peux m'empêcher de m'interroger. Dans des temps pas si lointains la passivité des populations pouvait se comprendre par une absence d'informations qui permettait de dissimuler une réalité à l'ensemble de la collectivité. En cette époque que nous vivons où l'évolution apporte une information accessible à tous.  Une information qui chaque jour montre l'incohérence de cette société, une information où l'excuse de ne pas savoir ne tient plus. Une époque où l'évidence ne peut plus être niée à moins de se voiler la face volontairement. Des gouvernants qui imposent et restreignent les libertés par le biais du pouvoir de l'argent. Des puissances financières qui décident du sort des entreprises, se débarrassent de leurs main-d'oeuvre sans scrupule n'ayant même plus le besoin de se justifier. Les stratégies économiques restent dans un flou permanent. Flou que les décideurs se gardent bien d'éclaircir pour ne pas avoir de comptes à rendre.  Une pression où la dignité humaine est bafouée. Une pression qui amène un mal-vivre de plus en plus présent. Comment se fait-il que les peuples acceptent, une telle orientation qui n'a de perspectives que la misère morale et physique pour satisfaire quelques poignées d'hommes au détriment de milliards d'individus...?
Je n'ai pas la réponse. Cette passivité est pour moi, incompréhensible. On peut chercher, rien n'explique, ni ne justifie une telle volonté de cécités pour ne pas voir l'évidence. Un marasme économique et social qui crève les yeux et le cœur où chacun, résigné, s'auto-flagelle se lamentant sur lui-même en rejetant la faute sur l'extérieur. L'homme de la rue sait, mais se satisfait de cette dégradation de la vie, espérant que... A se demander ce qu'il espère...?
Le mental de l'humain est ambiguë. A supposer qu'un gouvernement efface les statuts du patronat, éradiquant totalement le pouvoir décisionnaire de ces faiseurs d'argents... Un gouvernement qui propose le travail pour tous avec un nombre d'heures travaillé égal  où la charge de travail serait répartie entre tous avec une rémunération fixe égale pour tous sans aucune différence et ce quelque soit la position hiérarchique ou le niveau d'études, études considérées comme un travail et donc rémunérées. Des gestionnaires d'entreprises mis en place qui rechercheraient l'équilibre et non les bénéfices. Des gestionnaires au service du bien-être de la communauté et non dans une  recherche de puissances pour s'imposer. Utopique certes ! Les puissances de l'argent de ce monde s'opposeraient à une telle évolution. Mais pas seulement ! Il y a de fortes probabilités que des réactions en chaînes des populations dans leurs ensembles s'opposeraient à un tel changement d'orientations et de perspectives qui bouleverserait le quotidien de chacun. Il y a fort à parier que les manifestations se multiplieraient, clamant que ce n'est pas juste et que ce qui fait la valeur d'une hiérarchie est sa différence sociale... Comme quoi, la non-intégrité n'est pas uniquement installée dans les plus hautes sphères des gouvernements. Chacun tient à son statut et à la reconnaissance de sa position sociale qui justifie ses privilèges.  
Pourtant si l'on développe l’incidence d'une telle utopie, les répercussions positives sur la vie collective et le bien-être de chacun ne peuvent être contestées.  La violence diminuerait. La recherche de monopoles n'aurait plus de raisons d'exister. La concurrence cesserait. L'obsession des bénéfices céderait la place à une recherche d'équilibre. Le pouvoir pour le pouvoir perdrait de son intérêt et tangiblement, naturellement, s'installerait une volonté d'équilibres et de solidarités qui donneraient une priorité au bien-être de tous au détriment d'une surconsommation qui n'aurait plus de raisons d'exister...     
Ce n'est pas uniquement l'affaire de quelques uns avides de pouvoirs, mais bien une affaire d'ego et du mental de chacun. Un mental perverti par une évolution individualiste qui a pour première règle: le chacun pour soi, même au détriment de son voisin...
Il serait intéressant pour chacun de se poser la question; jusqu'où serais-je près à aller dans mes concessions pour qu'une réelle évolution du bien-être de tous puisse se mettre en place ? Pour celui qui n'a rien, la question est vite réglée. Mais pour celui qui a un peu de biens...? Les concessions auront bien souvent une limite. Le lâcher- prise sur le sentiment de posséder qui rassure et satisfait l'ego s'autorisera quelques concessions mais jusqu'où...? Ce qui est à moi est à moi ! même chez les personnes qui s'estiment dans le cœur, supprimer  tous les privilèges, serait inconcevable...

Dans une vérité du cœur on a rien à donner. L'équilibre se situe aussi dans l'égalité pensée et effective. Si vous donnez, c'est que vous possédez quelque chose que les autres non pas. Ce qui met en avant une différence qui ne devrait pas exister. Dans un équilibre on partage mais la notion de donner ne peut exister. Sur un plan d'égalité on a tout à partager. L'amour, la confiance, le bien-être, les biens matériels, la nourriture, la joie, les plaisirs... Tout est sources de partages... Tant que l'esprit s'autorise d'avoir ce que les autres non pas, il y a incohérence et manque d'intégrités...
             
Ce tableau lourd où tous acceptent et s'accommodent du mal-vivre, représente une réalité. Il ne faut pas s'en détourner. C'est là que se situe une grande part de la difficulté d'Être... La mascarade du mental derrière laquelle chacun se réfugie doit être reconnue et mise au grand jour. Oser faire face à soi-même et démystifier le leurre qui fausse votre perception sur la réalité de qui vous êtes et de ce que vous pourriez vivre. Il y a des lourdeurs au plus profond de chacun qui détournent de l'intégrité.
Lorsque l'on parle du manque d'intégrités, l'image qui  représente cette dérive est celle des personnes qui, volontairement manipulent pour arriver à leurs fins. Le pouvoir bien compris que peut apporter la manipulation à qui sait l'utiliser. Des manipulateurs qui ne s'embarrassent pas des conséquences pour leurs "victimes". Une démarche machiavélique qui se justifie dans la pensée de l'instigateur, par la volonté de s'imposer et de se satisfaire. Cette manipulation est bien présente à l'échelle de la société mais aussi dans l'environnement proche de chacun. Cette image de la personne sans scrupule vient  à l'esprit quand on se penche sur le manque d'intégrités. C'est l'expression caricaturale qui cache une autre réalité. Le manque d'intégrités est avant tout un manque d'intégrités envers soi. Se voiler la face sur un désarroi, une tristesse, mais aussi sur l'attachement que l'on peut avoir à la valeur donnée aux matériels, aux privilèges, aux biens accumulés, à ce besoin de posséder que l'on estime justifié, pour ne pas avoir à se reconnaître dans ces travers. Refouler une réalité est un manque d'intégrités envers soi. Donner une importance démesurée au superficiel, pour ne pas voir l'essentiel.. Combien de personnes donnent une image d'elles-mêmes superficielle pour convaincre l'extérieur qu'elles sont heureuses  afin de s'auto-convaincre elles-mêmes qu'elles sont heureuses...? Le masque du paraître qui souvent dissimule une grande détresse mais aussi la prétention bien cachée qui se veut supérieure...   

Dans l'esprit (mental) les causes de ce mal-vivre viennent de l'extérieur. 
Je ne peux rien face à cette société qui s'impose et m'impose !
Les personnes que je fréquente ne sont pas dans une sincérité, la plupart trichent ! 
Qu'est-ce que je peux faire pour changer tout cela ?
Bien souvent le mal-vivre qui cherche une issue ne trouve pas de réponses à cette question. 
Une impuissance ressentie face aux difficultés. L'environnement, votre condition, votre situation, les autres, la société, sont responsables... C'est du moins ce que ces personnes dans leurs mal-vivres pensent. Ce n'est pas faux. L'extérieur a souvent une grande part de responsabilités, mais il est avant tout, important de balayer devant sa porte avant de montrer du doigt..

Tout pour le mental se rapporte à l'extérieur. La comparaison, le jugement, le constat, sont les bases sur lesquelles se repose le mental. On cherche les solutions aux problèmes qui se posent en se tournant vers l'extérieur. Quand une personne pense qu'il n'y a pas de solutions pour résoudre un mal-être, cela sous entend pas de solutions trouvées à l'extérieur.
Un conditionnement qui se réfère à la conviction que l'extérieur détermine l'état d'être. Si il y a solution elle se trouve nécessairement à l'extérieur. 
Mon environnement ne me convient pas. (l'extérieur)
Ma situation ne convient pas. (l'extérieur)
Mon travail ne me convient pas (l'extérieur)
Je n'ai pas d'amis sincères. (l'extérieur)
Je ne trouve pas un compagnon avec qui je puisse m'entendre. (l'extérieur)

Rien ne va dans ma vie ! Sous-entend, tout est négatif dans ce que j'entreprends ou ce qui se présente dans ma vie. (l'extérieur qui ne se prête pas à ce que la personne souhaiterait vivre).
Mais à l'inverse, qu'entreprennent ces personnes pour changer leurs perceptions d'eux-mêmes ? L'image que leur renvoie l'extérieur découle de ce qu'elles sont. Si l'orgueil est délaissé, une vérité du cœur apparaît. L'initiative entreprise ne sera plus la même. Dans cette vérité du cœur l'extérieur vous perçoit différemment et vous-même percevez l'extérieur différemment. Le relationnel trouve des bases saines pour s'investir. La sélection de son entourage se fait naturellement. L'intégrité attire l'intégrité et éloigne naturellement les acteurs qui se cachent derrière les masques du paraître. Une personne non-intègre finit toujours par se sentir mal à l'aise face à l'intégrité. Elle s'éloigne d'elle-même car le reflet de l'intégrité les renvoie à leurs propres travers. Des travers que ces personnes n'ont pas envie d'affronter.

Cette esquisse des plus sombres n'est pas la priorité de mes préoccupations. Mais elle existe ! Ne pas se voiler la face sur une réalité qui cache au plus profond de chacun,  des lourdeurs qu'il est nécessaire de reconnaître... 
La dualité n'existe que par la comparaison et la référence recherchée à l'extérieur. L'intégrité est une affaire du cœur. Avec le cœur vous prenez conscience d'une réalité sur vous-même dissimulée par un ego imbu de lui-même... Un constat reste stérile si il n'est pas reconnu comme matière à travailler. Des évidences que la banalité du quotidien passe sous silence. La facilité recherchée fait que bien des personnes refusent inconsciemment de se pencher sur elles-mêmes.  La peur de ce qu'elles sont susceptibles de découvrir... Pourtant l'investissement dans une volonté de se remettre en question peut permettre de changer radicalement sa vie... 
Dans ce débat intérieur où la dualité est régie par l'orgueil qui ne voit que ce qu'il a envie de voir, vous passez souvent à côté de relations vraies. L'importance donnée à ce que l'on veut ou voudrait dissimule la réalité des ressentis du cœur. Bien des personnes refusent d'admettre une réalité sur ce qu'elles sont et ce qu'elles ressentent. Elles ont une fausse image d'elles-mêmes. L'ego a une conception de ce qu'il est bien à lui. Et il n'en démord pas. Imbu de lui-même il s'exprime: Je sais ce que je suis, ce que je veux, et ce à quoi je peux prétendre !!! (toujours avec la référence qui s'appuie sur l'extérieur) 
La prétention amène à rechercher des rêves illusoires alors qu'il y a bien souvent un chemin simple qu'il suffit de s'autoriser à emprunter pour aimer et être heureux... 
                                                  Nn.               








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